Épicondylite et kinésithérapie du sport

Un peu d’anatomie pour comprendre l’épicondylite

L’epicondylalgie aussi appelée épicondylite est une douleur de la région du coude suite à des efforts importants des muscles fléchisseurs ou extenseurs du poignet.

Elle peut être médiale (golf elbow) ou latérale (tennis elbow) et touche aussi bien les hommes que les femmes.

Il est important de trouver l’origine de cette douleur, qui survient généralement dans deux situations :

• De manière aiguë suite à un effort important (Sport intense golf ou tennis, séance de jardinage ou de travaux, pratique importante de la moto).
• De manière progressive suite à une posture et des conditions de travail inadaptées (souris d’ordinateur, geste répétitif)

L’épicondylite touche donc la région du coude au niveau de l’insertion des muscles sur l’articulation par le biais des tendons. C’est l’activité ou le sport qui en fonction du geste cible plus la partie interne ou externe du coude.

Qu’est-ce qu’une tendinite ou tendinopathie ?

L’épicondylite est une tendinite du coude. La tendinite ou tendinopathie est une irritation ou inflammation du tendon. Les signes d’une inflammation sont douleurs rougeur et chaleur. La raison d’une tendinite est une sursollicitation du tissu tendineux. En effet, un tendon comme tous les autres tissus du corps humain peut encaisser une certaine dose de contraintes. D’ailleurs s’il est exposé de manière répétée à une contrainte, il se renforce. Cependant, si cette contrainte est trop importante et qu’elle dépasse les capacités du tendon alors celui ci s’irrite et le phénomène inflammatoire débute. C’est la tendinite. C’est donc pour cette raison qu’une activité nouvelle pratique trop longtemps peut provoquer une épicondylite. C’est souvent le cas lors du jardinage ou d’une journée de bricolage. Trop de contrainte sur une journée centré sur le coude est, c’est la tendinite. Ce raisonnement est vrai pour tous les tendons du corps sans exception.

Le parcours de soins et le traitement d’une épicondylite

En cas de douleur de coude suite à une surcharge d’activité, le réflexe est souvent de se dire « j’attends ça va passer ». C’est parfois la bonne solution si l’irritation n’est pas trop importante et si le corps est en capacité de gérer le phénomène inflammatoire. Cependant, si la douleur persiste au-delà de 48 h, il est recommandé e prendre l’avis d’un professionnel de santé. Idéalement la première étape sera une consultation chez le médecin généraliste pour un diagnostic rapide. Par son osculation le médecin pourra déterminer l’origine et les raisons de cette douleur de coude. En cas d’épicondylite le médecin pourra conseiller une phase de repos sur l’activité concernée et un traitement à base d’antalgique ou d’anti-inflammatoire. Si la douleur est importante ou qu’elle persiste malgré le traitement médicamenteux alors le médecin prescrira des séances de kinésithérapie.

Quand débuter les séances de kinésithérapie pour la tendinite du coude ?

Plus les soins de kinésithérapie débutent tôt plus le traitement sera rapide et efficace. On peut donc débuter des soins de kinésithérapie dès le début de la douleur du coude. Il arrive parfois de recevoir des patients qui souffrent depuis plus de 3 mois de leur coude, la douleur étant devenu chronique. Généralement ces personne ont déjà eu un traitement anti-inflammatoire et antalgique voir des infiltrations ou des injections PRP. La kinésithérapie est indispensable dans les cas ou un problème mécanique est assosciée à l’irritation du tendon du coude. En effet, par des techniques de thérapie manuelle le kinésithérapeute peut diminuer les contraintes et donc l’inflammation sur le tendon.

Le travail du kinésithérapeute face à une épicondylite du coude

Le traitement en kinésithérapie se divise en plusieurs temps :

–   Trouver la source de la douleur et l’éradiquer (diminution temporaire de certaines activités, adaptation du poste de travail ou de certains outils).

Pour cela l’interrogatoire est primordial pour retrouver le mouvement précis à l’origine de la douleur du coude. Ensuite, c’est la palpation, les tests orthopédiques et fonctionnels qui pourrons guider le kinésithérapeute dans son bilan.

–   Aider la zone à ne plus être douloureuse. Ici le kinésithérapeute et l’ostéopathe ont de nombreux outils à dispositions.

La thérapie manuelle associée aux outils de physiothérapie sont très importants pour diminuer rapidement les contraintes et l’inflammation du tendon sensible. En physiothérapie l’utilisation de la tecar thérapie associée au traitement par ondes de choc est très efficace. L’utilisation du K Tape entre les séances est aussi une solution supplémentaire.

–   Prévenir les récidives en redonnant au coude et aux tendons une capacité d’adaptation importantes.

Cette étape passe par la mise en place d’un protocole spécifique au traitement des tendinites. Le but est de remettre sous contrainte la zone du coude sensible en dosant l’effort et en adaptant le type de contraction musculaire. C’est ainsi que le tendon va retrouver ces capacités et que l’on va pouvoir retrouver une fonction normale du coude. Ensuite il faudra renforcer l’avant-bras et augmenter encore davantage la sollicitation sur le coude pour permettre d’anticiper les prochains efforts. Cela s’associe à une éducation thérapeutique et à une autonomie du patient pour éviter au maximum la récidive.

Un traitement par kinésithérapie est très souvent à prioriser avant tous gestes invasifs (infiltration, PRP, opération)

Le traitement médicamenteux est souvent prescrit en amont de la kinésithérapie ou en parallèle. L’idéal serait de privilégier l’action mécanique et la remise en contrainte progressive accompagne par le kinésithérapeute avant les injections. Cependant, en cas de difficulté pour le kiné de diminuer l’irritation par la physiothérapie les injections sont nécessaires pour passer a la seconde étape du traitement. De plus chez un sportif en période de compétition il n’est pas rare de faire appel aux anti-inflammatoires pur permettre de poursuivre et éviter la période de repos.

Plus cette pathologie sera traitée tôt en rééducation, plus rapide sera la récupération.

La reprise du sport après une tendinopathie du coude chez le sportif

Chez le sportif amateur la reprise du sport dépend beaucoup de l’implication dans les soins. Le traitement d’une épicondylite peut varier de quelques semaines à plusieurs mois en fonction de l’intensité de la blessure, du délai avant le début des soins et de l’implication du sportif dans son traitement. Le protocole de soins de la tendinite du coude demande un travail quotidien couplant mobilité articulaire et renforcement musculaire. Enfin l’évolution dépend énormément du dosage des contraintes et de la progression dans les efforts. Cette partie dépend de l’analyse subjective quotidienne de la douleur et des capacités du corps dans chaque activité. Elle repose sur les critères de l’ECE (évaluation des contraintes externes). La reprise d’une activité physique peut se faire rapidement dans le cadre d’une épicondylite. Il faudra cependant rester vigilant sur les critères de l’ECE afin de retrouver au plus vite le chemin de la compétition.