Ligamentoplastie de la cheville

• Entorse latérale de cheville = pathologie la plus fréquente en traumatologie du sport.
• Récidive = 30 à 70%.
• 40% conduisent à l’instabilité chronique de la cheville (ICC).
• Arthrose de cheville = 15 à 20%. Arthrose primitive rare car finalement peu de contrainte par cm2 15 daN/cm2 pour un sujet de 70 kg.
• A chaque entorse = 7% de risques de lésion ostéochondrale du dôme du talus A la cheville : pas de labrum, pas de ménisques = lésion cartilagineuses +++ car talus 80% des arthroses de cheville sont post traumatiques.
• 7 français sur 10 connaîtront un épisode d’entorse dans leur vie. 
• 1 patient sur 2 ne consulte pas.

Les sports impliquant des sauts et des changements de direction rapides, comme le basket-ball, le volley-ball et le football, sont les plus concernés.

Évolution vers l’instabilité chronique

Cette instabilité chronique se manifeste par des récidives fréquentes d’entorses, une sensation de cheville “qui lâche et qui se dérobe” et des douleurs persistantes. La perte de confiance en sa cheville est également un élément déterminant pour les patients.

La ligamentoplastie de la cheville est une intervention chirurgicale visant à restaurer la stabilité articulaire après des entorses répétées ayant conduit à une instabilité chronique. Elle consiste à reconstruire les ligaments latéraux externes, principalement le ligament talo-fibulaire antérieur (LTFA) et parfois le ligament calcanéo-fibulaire (LCF).

Cette procédure est indiquée lorsque les traitements conservateurs (rééducation, orthèses) ne permettent pas d’éviter les récidives d’entorses et les douleurs résiduelles.

Déroulement de l’intervention

La ligamentoplastie de la cheville est réalisée sous anesthésie loco-régionale ou générale. Elle consiste à :

• Explorer l’articulation pour confirmer l’atteinte ligamentaire.
• Réparer ou renforcer les ligaments existants grâce à une suture (technique de Broström).
• Renforcer la structure ligamentaire avec une greffe tendineuse si nécessaire.
• Vérifier la stabilité avant de refermer l’incision et d’immobiliser temporairement la cheville.

L’intervention dure en moyenne 45 minutes à 1 heure, avec une hospitalisation souvent ambulatoire.

La chirurgie est envisagée lorsque le patient présente :

• Une instabilité persistante malgré une prise en charge en kinésithérapie adaptée.
• Des entorses à répétition, affectant la qualité de vie et la pratique sportive.
• Un manque de contrôle et de confiance dans le maintien de l’articulation.
• Des douleurs chroniques résultant de micro luxations répétées.

La rééducation post-ligamentoplastie de la cheville est essentielle pour reprendre ses activités quotidiennes et le sport :

• Réduire la douleur et l’inflammation : Utilisation de techniques telles que la cryothérapie pour diminuer l’œdème, TECAR thérapie, massages drainants, massages pour défibroser la cicatrice et éviter les adhérences.
• Restaurer l’amplitude articulaire : Mobilisations passives et actives pour retrouver une flexion et une extension complètes de la cheville. Mobilisation de l’ensemble des articulations du pied jusqu’aux orteils, ainsi que le genou et la hanche.
• Renforcer les muscles péri-articulaires : Exercices ciblant les muscles stabilisateurs pour soutenir l’articulation.
• Améliorer la proprioception : Travail sur l’équilibre et la coordination pour prévenir les récidives d’entorses.
• Préparer la reprise des activités : Progression vers des exercices fonctionnels adaptés aux besoins spécifiques du patient.

La rééducation est essentielle pour :

• Assurer une cicatrisation optimale : le dosage des contraintes sur les tissus est essentiel pour garantir une bonne cicatrisation.
• Prévenir les complications : Éviter la raideur articulaire, l’atrophie musculaire et les adhérences cicatricielles.
• Rétablir la fonction articulaire : Permettre un retour aux activités quotidiennes et sportives en toute sécurité.
• Minimiser le risque de nouvelles blessures : Améliorer la stabilité et la proprioception pour prévenir les récidives d’entorses.

La rééducation débute généralement dès le lendemain de l’intervention avec des exercices d’auto-rééducation à minima pour drainer l’hématome et prévenir l’enraidissement. 

Une immobilisation avec une botte de marche est maintenue pendant environ 3 à 6 semaines, durant lesquelles la marche avec appui est autorisée par le chirurgien. La kinésithérapie se concentre sur l’entretien des autres régions, le drainage de l’œdème, la lutte contre l’enraidissement et la surveillance des complications. 

La durée totale de la rééducation varie en fonction de l’individu, mais un retour aux activités sportives est généralement envisagé entre 3 à 6 mois post-opératoire.  

Chez IK & KOSS Paris, la rééducation est personnalisée après un bilan complet initial et suit une progression au cas par cas.

Phase initiale (J1 à J15) : Limiter les conséquences de la chirurgie

Objectifs : Diminuer la douleur, l’inflammation et l’œdème.

• Immobilisation avec botte de marche en dehors des séances de kinésithérapie
• Appui partiel avec cannes anglaises pour réactiver le retour veineux.
• Drainage lymphatique manuel et cryothérapie régulière.
• Entretien musculaire en chaîne ouverte pour prévenir l’atrophie.
• Entretien de l’ensemble du reste du corps : musculaire et articulaire.
• Entretien de la fonction cardiopulmonaire avec du vélo à bras par exemple.

Phase intermédiaire (J15 à J45) : Récupérer une autonomie pour les activités de la vie quotidienne

Objectifs : Récupérer la mobilité passive et obtenir une force moyenne des muscles

• Sevrage progressif de l’attelle et des cannes.
• Mobilisations passives et actives pour améliorer la flexion dorsale et plantaire de la cheville + mobilisations des autres articulations du pied.
• Renforcement isométrique et concentrique des muscles de la cheville.
• Travail proprioceptif en décharge, puis charge partielle.

Phase avancée (J45 à 3 mois) : Reprise progressive des activités

Objectifs : Renforcer la cheville et améliorer la proprioception.

• Exercices de renforcement dynamique en charge.
• Travail de l’équilibre sur surfaces stables, inclinées, puis progressivement instables.
• Introduction progressive d’activités fonctionnelles spécifiques.
• Rétablir la réception des sauts, puis la course à pied

Un programme de rééducation bien structuré permet une récupération optimale après une ligamentoplastie de la cheville. Il vise à restaurer la mobilité articulaire, en retrouvant une amplitude de mouvement normale sans douleurs résiduelles. 

La cicatrice devient fine et non inflammatoire, garantissant une bonne guérison tissulaire. 

Le renforcement musculaire joue un rôle clé dans la stabilisation de l’articulation et la prévention des récidives. 

De plus, l’amélioration de la proprioception permet de réduire significativement le risque de nouvelles entorses. Enfin, ce protocole favorise un retour progressif et sécurisé aux activités quotidiennes et sportives, en apportant confiance et contrôle dans les mouvements.

Une rééducation pré-opératoire est souvent recommandée avant une ligamentoplastie de la cheville afin d’optimiser les résultats post-opératoires. Elle permet de préparer l’articulation en améliorant la mobilité et en renforçant les muscles stabilisateurs, facilitant ainsi la récupération après l’intervention. 

De plus, elle joue un rôle clé dans l’éducation du patient, en lui apprenant des exercices spécifiques qui seront réintroduits après l’opération pour accélérer la réadaptation fonctionnelle.