En pratique

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Pourquoi nous ne pratiquons pas la microkinésithérapie

Au sein du réseau IK, nous avons fait un choix clair : nous ne pratiquons pas la microkinésithérapie , nous ne la recommandons pas , et surtout nous la considérons comme une dérive sectaire qui s’éloigne dangereusement des fondements scientifiques de notre métier . En ce sens, nous suivons les recommandations des sociétés savantes internationales et de l’Ordre des Masseurs-Kinésithérapeutes.

microkinésithérapie

Une pratique sans fondement scientifique

La microkinésithérapie revient régulièrement dans les discussions autour des approches manuelles alternatives. De nombreux patients se questionnent sur cette pratique car ils en ont entendu parler dans les médias ou par leurs proches. Derrière un vocabulaire séduisant, cette technique, née dans les années 1980, prétend relancer l’auto-guérison du corps à travers un toucher manuel et de techniques extrêmement fin, capable – selon ses promoteurs – de détecter la mémoire des traumatismes et d’en effacer les traces. À l’instar d’autres pseudo thérapies, elle repose davantage sur des croyances que sur des preuves scientifiques.

La microkinésithérapie n’est enseignée dans aucune université de médecine, ne figure dans aucun référentiel validé de kinésithérapie, et ne repose sur aucune étude clinique sérieuse. Aucun consensus scientifique n’en reconnaît les bénéfices. Le discours tenu par ses praticiens évoque une « reprogrammation cellulaire », un « réveil de la mémoire tissulaire » ou encore une « libération de traumatismes anciens ». Ces formules n’ont aucune base physiologique ni aucune validation expérimentale .

Le risque ? Faire croire à des patients vulnérables qu’ une simple pression digitale pourrait suffire à soigner des douleurs persistantes , parfois chroniques, parfois complexes. Cette promesse est non seulement irréaliste, mais surtout irresponsable.

Une dérive pseudo-thérapeutique… et sectaire

Ce type de pratique peut sembler inoffensif à première vue. Mais les dérives sont bien réelles :

  • Abandon de traitements efficaces : certains patients renoncent à un suivi médical ou kinésithérapique rigoureux pour se consacrer à des séances de microkinésithérapie, parfois à répétition
  • Discours pseudo-mystique : la référence à des « blocages émotionnels enfouis », à la « mémoire des organes » ou au « décodage cellulaire » alimente une confusion dangereuse entre science, croyance et magie
  • Risque sectaire : le discours de certains microkinésithérapeutes présente des signes d’emprise psychologique : croyance exclusive, rejet des traitements médicaux, promesse de guérison totale, tarif non remboursé, etc

L’ Ordre des Masseurs-Kinésithérapeutes a plusieurs fois mis en garde contre ces dérives. De son côté, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES) cite régulièrement la microkinésithérapie dans ses rapports comme une approche à surveiller.

Notre position en tant que professionnels de santé

Chez IK et Koss, nous défendons une kinésithérapie moderne, fondée sur des preuves scientifiques (evidence-based), enrichie de techniques manuelles validées, de technologies innovantes et d’un raisonnement clinique rigoureux en plus de notre expérience de clinicien.

Nous croyons en la pédagogie, en l’écoute active du patient, en l’individualisation des traitements. Nous savons que le corps humain est complexe, que la douleur est multifactorielle, et qu’aucune technique miracle ne remplace un bilan sérieux, une prise en charge coordonnée, et du travail partagé entre le soignant et le soigné.

Fasciathérapie, ostéopathie et kiné du sport : ne mélangeons pas tout

La microkinésithérapie emprunte le vocabulaire de l’ostéopathie ou de la fasciathérapie pour s’y greffer. Le débat sur l’ostéopathie est complexe et la fasciathérapie a elle aussi été reconnue comme dérive sectaire de la pratique de la kinésithérapie. Mais d’autres techniques plus sérieuses n’ont rien à voir avec les affirmations ésotériques de la microkiné.

Certains kinésithérapeutes formés à la thérapie manuelle utilisent des approches fines du toucher tissulaire, mais toujours dans un cadre clinique, observable, reproductible. Ce n’est pas la douceur du geste qui distingue la science de la croyance, mais l’exigence méthodologique et la transparence des résultats.

En conclusion

La microkinésithérapie n’a pas sa place dans un cabinet de santé. Elle repose sur une croyance, pas sur une science. Elle séduit parfois par la promesse d’une solution simple à des douleurs complexes – mais elle détourne les patients des véritables soins.

Au sein du réseau IK, nous nous engageons pour une kinésithérapie rigoureuse, humaine, fondée sur les preuves. Nous revendiquons notre rôle de thérapeutes responsables et refusons de céder aux effets de mode sans fondement.

Nous ne pratiquons pas la microkiné. Nous la condamnons.