Qu’est-ce que l’aponévrosite plantaire ?

L’aponévrosite plantaire ou encore appelée fasciite plantaire, est une inflammation de l’aponévrose plantaire.

L’aponévrose plantaire est une membrane fibreuse (fascia plantaire) relativement rigide qui se situe sous le pied (voûte plantaire) et qui correspond en quelque sorte à notre semelle, reliant l’os du talon (calcanéum) aux orteils (avant-pied). On peut également voir l’aponévrosite plantaire comme une tendinite (tendinopathie) du talon ou du dessous du pied (plante du pied) en des termes plus connus. Il arrive que l’aponévrosite soit bilatérale et d’intensité égale de chaque côté, s’avérant assez handicapant.

 

Comment apparaît une aponévrosite plantaire ?

Comme nous l’avons vu précédemment l’aponévrose plantaire est une membrane fibreuse qui est relativement rigide. Contrairement à un muscle par exemple, elle ne se déforme pas beaucoup et doit donc absorber beaucoup de contrainte lors des efforts de course ou de déplacement intense entrainant parfois une contrainte excessive sur la biomécanique du pied.

Le rôle de l’aponévrose plantaire dans la course est d’amortir, de propulser, d’équilibrer et de soutenir l’arche du pied. Cet effort se fait dans la continuité des muscles du mollet.

Comme dans la plupart des douleurs inflammatoires, c’est la surutilisation de cette zone qui va être à l’origine de l’aponévrosite plantaire. L’aponévrose subit trop de contrainte par rapport à ce qu’elle est capable d’encaisser et l’irritation débute avec une zone douloureuse inflammatoire. IL peut s’y associé une épine ou épine calcanéenne accentuant la douleur au talon.

Plus concrètement cela arrive lorsque vous décidez de sortir courir 1h alors que vous avez l’habitude de courir que 30 min par exemple. Si par-dessus on imagine que vous avez de nouvelles chaussures plus simples et que vous courez exceptionnellement sur un terrain accidenté, c’est une bonne source de surutilisation (surménage) et donc d’une pathologie ou lésion d’aponévrosite plantaire.

Il faut donc imaginer que l’aponévrose peut supporter une certaine dose de contrainte. Elle se “renforce” grâce à l’entraînement et une progression douce. Mais le problème se pose et l’aponévrosite se déclare lorsqu’on ne laisse pas le temps au corps de s’adapter à la nouvelle charge de travail et que les contraintes sont trop importantes.

 

Les symptômes

La douleur de l’aponévrosite se situe sous le pied et plus fréquemment proche du talon (prolongement du tendon d’Achille) et en interne. L’aponévrosite peut être légère au début sur une phase aiguë, mais parfois aussi très brutale. En effet, la sursollicitation (surmenage) peut se faire en une seule séance de sport ou alors sur l’enchaînement trop rapprocher de séances intenses. Un des signes caractéristiques de l’aponévrosite plantaire est le dérouillage matinal. C’est un temps douloureux le matin lors des premiers pas qui s’estompe à mesure que le pied bouge et que la zone chauffe et redevient mobile.

Les patients (coureurs ou non) souffrant d’une aponévrosite plantaire racontent souvent ce déverrouillage matinal suivi de plusieurs heures sans gêne, puis une douleur qui revient plus la journée avance. On comprend là encore que l’accumulation de contrainte par la journée irrite la zone et déclenche la douleur de l’aponévrose. La douleur de l’aponévrosite peut cependant être calmée par des anti-inflammatoires, des semelles orthopédiques (orthèses plantaires) et par le fait d’étirer la zone en question et les articulations du pied.

On va différencier 4 degrés d’aponévrosite plantaire :

  • 1er degré de l’aponévrosite : la douleur apparait et disparait rapidement.
  • 2nd degré de l’aponévrosite : aucune gêne au début de l’activité, mais celle-ci apparaît ensuite et reste supportable.
  • 3ème degrés de l’aponévrosite : la douleur stoppe l’activité et la douleur est présente le lendemain au réveil.
  • 4ème degré de l’aponévrosite : douleur aiguë même au repos.

 

Le traitement en kinésithérapie / physiothérapie

On disait en amont que l’aponévrosite se déclenche par trop de contrainte sur l’aponévrose par rapport à ce qu’elle peut encaisser. Le traitement pour soulager paraît donc simple et consiste à doser la contrainte appliquée sur la zone afin de stopper l’irritation et l’inflammation à l’origine de la douleur.

Le principe de traitement de l’aponévrosite est simple, mais voyons comment l’appliquer dans son quotidien. 

Il faut évaluer les contraintes qui sont appliquées sur l’aponévrose et déterminer la limite à ne pas dépasser. La limite va être donnée par la douleur. La douleur ou la gêne du pied ne doit pas dépasser 3/10 lors de l’effort. On tolère une petite douleur, mais pas plus. Ensuite il ne faut pas de douleur de l’aponévrose 30 min après l’effort ni le lendemain matin. Si l’un de ces trois critères est positif, c’est que l’activité ou la journée a mis trop de contrainte sur l’aponévrose et que l’irritation se poursuit. 

Ces trois critères font partie de l’ECE, l’évaluation des contraintes externes. On va donc évaluer l’ensemble des contraintes de la journée qui sont appliquées sur l’aponévrose et pas seulement la pratique sportive. C’est le meilleur moyen d’éviter l’aponévrosite plantaire chronique.

Donc la première étape qui est la plus importante consiste à évaluer et ajuster les contraintes appliquées au pied.

Ensuite la prise en charge par un kinésithérapeute permet d’accélérer le traitement et le retour au sport. En cabinet de kinésithérapie on utilise les ondes de chocs pour traiter l’aponévrosite plantaire.

Le kinésithérapeute pourra évaluer la mobilité du pied de la cheville et plus si besoin. Le traitement de kiné va consister lui aussi à diminuer les contrainte sur l’aponévrose grâce à des massages, des étirements du mollet et de la chaîne postérieure, puis un travail de renforcement de la région afin de rendre les structure capable de supporter plus de contrainte. Le kinésithérapeute vous fera un planning de reprise personnalisé afin de soigner votre aponévrosite au plus vite.

D’autres acteurs comme le podologue pourront par l’intermédiaire d’une semelle, vous aider durant la phase aiguë. L’usage d’huile essentielle n’a pas prouvé son efficacité dans la prise en charge de l’aponévrosite plantaire.

 

Une bonne évaluation des contraintes puis une progression douce vous permettra de soigner votre aponévrosite sans aucun problème. Votre kinésithérapeute du sport sera à vos côtés pour vous guider et vous apporter les soins complémentaires par l’intermédiaire des ondes de choc, du travail de mobilité et de renforcement musculaire afin que votre aponévrosite soit qu’une ancienne blessure.