Traitements du pied

Les douleurs du pied concernent 20 à 25 % des adultes à un moment donné de leur vie. Ces douleurs sont plus fréquentes chez les femmes, notamment en raison du port de chaussures inadaptées (talons hauts, chaussures trop étroites, ou trop courtes). 

Chez les sportifs, en particulier chez les pratiquants de course à pied, la prévalence des blessures aux pieds peut atteindre 79 %.

La fréquence des douleurs du pied augmente avec l’âge, notamment à cause de la dégénérescence des structures anatomiques, de la fonte musculaire des muscles du pied et de l’enraidissement articulaire.

Certaines professions où il faut rester debout longtemps, comme les infirmiers, les kinés (!), les enseignants ou les travailleurs du bâtiment, sont particulièrement à risque de développer des douleurs chroniques au pied.

Les principales pathologies qui donnent des douleurs des pieds sont : 

• La fasciite plantaire ou aponévrosite plantaire : C’est une atteinte de l’aponévrose plantaire qui est un tissu de soutien sous le pied et qui participe au maintien du pied au sol.
• L’épine calcanéenne : Elle n’est pas responsable directement de la douleur car c’est une excroissance osseuse sous le talon mais elle peut être le siège d’une inflammation en lien avec l’aponévrosite plantaire.
• Les métatarsalgies : Douleurs sous l’avant-pied, au niveau des coussinets, souvent liées à un appui excessif ou une perturbation de la mécanique locale.
• Les entorses et fractures et fractures de fatigue : Fréquentes chez les coureurs et sportifs. Il s’agit soit d’un traumatisme aigu soit de micro traumatismes répétés.
• L’arthrose du pied : Dégénérescence du cartilage et des tissus articulaires au niveau des multiples articulations des pieds provoquant raideurs et douleurs.
• Les pieds plats ou creux : Altérations de la voûte plantaire entraînant des déséquilibres biomécaniques. En soi, la morphologie du pied n’est pas une pathologie mais elle expose à plus de contraintes et des risques de développer des douleurs chroniques.
• Le névrome de Morton : Compression d’un nerf interdigital situé entre les orteils, souvent le 2 et 3 ou le 3 et 4, provoquant des douleurs lancinantes et irradiantes.

Les douleurs peuvent également être dues à un choix de chaussure inadapté, à une surcharge pondérale qui augmente de manière exponentielle les contraintes sur les pieds, ou à une pratique intensive de la course à pied sans récupération suffisante. 

La principale source d’erreur n’est pas la quantité de kilomètres parcourus mais bien l’inadéquation entre la charge et la progression de l’entraînement. 

La kinésithérapie est indiquée et prescrite à tous les patients souffrant de douleurs au pied. 

Elle s’adresse notamment :

• Aux sportifs, notamment les coureurs, sujets aux blessures et douleurs causées par un malmenage ou surmenage mécanique avec une trop faible récupération.
• Aux personnes âgées, chez qui la marche à pied constitue le seul moyen de faire de l’exercice sans trop s’essouffler, surtout s’ils n’ont jamais fait de sport.
• Aux personnes ayant un travail nécessitant une position debout prolongée
• Aux patients en post-opératoire, après une chirurgie du pied ou de la cheville.
• Aux patients souffrant de douleurs chroniques et récidivantes des pieds.

Dans tous les cas, un bilan initial chez le médecin traitant est essentiel pour une bonne conduite thérapeutique. La prescription de kinésithérapie se fait toujours dans un deuxième temps.

La stratégie de la rééducation du pied consiste à restaurer la capacité du pied à se déformer pour s’adapter au terrain et de tenir le poids du corps en équilibre.

Le pied a également une fonction de capteur sensoriel de l’environnement lui permettant d’envoyer des informations sensorielles au cerveau pour s’adapter et réagir.

La rééducation du pied repose donc sur plusieurs techniques pour viser cet objectif : 

• Massages et mobilisations : Pour détendre les muscles, améliorer la circulation sanguine, améliorer la perception propre de son pied (la proprioception), restaurer la mobilité des tissus et lutter contre les adhérences tissulaires.
• Renforcement musculaire : Pour stabiliser la voûte plantaire. Il faut viser les muscles extrinsèques du pied qui viennent de la jambe et les muscles intrinsèques qui sont propres au pied et très majoritairement situés sous le pied.
• Étirements spécifiques : Ils visent à entretenir l’extensibilité des tissus. Toute la force ne vient pas de la contraction musculaire. La mise en tension élastique du tissu procure une force de retour élastique.
• Correction posturale : Travail sur la posture et l’appui du pied pour éviter les compensations douloureuses.
• Exercices proprioceptifs : Pour améliorer l’équilibre et la coordination des mouvements du pied. Ils aident aussi à mieux percevoir l’environnement en entraînant les capteurs sensoriels du pied.
• Conseils en chaussage : Choix de chaussures adaptées pour mieux amortir les contraintes et laisser la capacité au pied à bouger dans la chaussure.
• Application de techniques complémentaires : Comme le taping, les ondes de choc ou l’électrothérapie, selon la pathologie traitée. Ce sont de bons adjuvants thérapeutiques pour aider à faire céder une douleur.
• Travail spécifique pour les coureurs : Analyse de la foulée, corrections positions de course et exercices adaptés pour optimiser la performance, travailler sur l’économie de course et prévenir les blessures.

Une prise en charge par un kinésithérapeute permet d’obtenir des résultats significatifs tels que :

• Une réduction des douleurs au pied, au talon et à la cheville, et diminuer la prise de médicaments
• Une amélioration de la mobilité et de l’équilibre
• Une prévention des récidives grâce au renforcement musculaire.
• Une meilleure endurance de course pour les runners
• Une amélioration de la qualité de vie, avec un retour à une marche normale et sans douleur pour tous

Un pied qui récupère sa capacité à bouger, à se déformer et à se stabiliser pour offrir un bon équilibre au corps est un pied qui ne fait pas mal.

Traitement médical

Les médicaments les plus souvent prescrits : 

• Anti-inflammatoires (AINS) pour réduire l’inflammation.
• Infiltrations de corticoïdes, notamment en cas de fasciite plantaire persistante et rebelle.
• Semelles orthopédiques confectionnées par le podologue.
• Ondes de choc pour stimuler la cicatrisation des tissus.
• Dry needling, TECAR Thérapie.

Traitement chirurgical

Lorsque les traitements conservateurs ne suffisent plus, une opération chirurgicale peut être envisagée. Chaque pathologie a son indication et ses techniques qui évoluent en permanence. Renseignez vous auprès de votre chirurgien orthopédique.

Pour retrouver un pied mobile et fort et dire adieu aux douleurs, la kinésithérapie est une étape importante de la prise en charge.

Le traitement s’étend sur 2 mois avec prescription d’exercices à faire à la maison pour entretenir les résultats des séances de kiné.